J’ai testé : le Shiatsu camelin

Shiatsu sur...

Après avoir pratiqué le Shiatsu sur les humains et les chevaux, après l’avoir expérimenté sur des chiens, des chats, voire même sur un oiseau assommé, je me suis dit qu’il pourrait être intéressant d’essayer le Shiatsu sur… un lama.

Dalaï Lama

Heu… non… Pourquoi pas une autre fois ?! Mais là je parle plutôt de l’autre lama, le camélidé.

Portrait de lama

Évidemment quand on ne connait pas bien ces animaux et qu’on a lu Tintin dans sa jeunesse, dès qu’on pense lama il nous vient immédiatement en tête :

Lama et Haddock
« Quand lama fâché, señor, lui toujours faire ainsi. »
Source : Tintin – Le temple du Soleil, Hergé, éd. Casterman


Mais ma curiosité l’emporte ! Je prends donc contact avec les Lamas des Plaines en expliquant que, bien que je ne connaisse pas du tout ces animaux, j’aimerais beaucoup essayer le Shiatsu sur lama. L’idée est accueillie avec enthousiasme !
On me rassure vite sur le fait que leurs lamas font bien la distinction entre les humains et leurs congénères et qu’on ne risque pas les désagréments vécus par Haddock.

L’association Lamas des Plaines – Tendres oreilles

Située en Drôme des Collines, l’association Lamas des Plaines est à la fois une ferme découverte, un institut de médiation animale et un centre de formation.

Géré par Charlène Periolat, le site héberge une trentaine de lamas, mais aussi des chevaux, des poneys et des ânes.

L’association propose notamment des visites du lieu, de découvrir les animaux, de sensibiliser à la médiation animale, ainsi que divers ateliers (manipulation des lamas, parcours d’agility, etc.). Certaines de ces activités sont accessibles aux enfants à partir de 5 ans et aux personnes handicapées. Tout ceci dans le plus grand respect des intervenants et des animaux.

Des formations sont également proposées : médiation animale, éducation des lamas, communication animale, etc.

Et il est même possible de parrainer un lama !

Pour les personnes appartenant au monde équin, il est intéressant de noter que Charlène utilise la méthode TTouch de Linda Tellington pour travailler avec les lamas.

Toutes les prestations et les infos pratiques sont consultables sur le site : http://www.lamasdesplaines.com/

La visite

Je me rends donc un beau matin aux Lamas des Plaines à Châteauneuf de Galaure où je suis accueilli par la maîtresse des lieux, Charlène Periolat, qui me propose de me faire visiter l’endroit en commençant par l’étable des femelles lama. On pénètre donc dans la grande et belle étable des demoiselles dont certaines sont en train de manger ou de ruminer.

Étable des femelles lamas

Ce qui frappe immédiatement chez cet animal, c’est combien leur visage peut être expressif. Bien plus que chez le cheval selon moi. Rien qu’en plongeant nos yeux dans les leurs, on a l’impression de pouvoir y discerner une personnalité…

Charlène isole l’une d’elles dans un box généralement utilisé pour leur administrer les soins afin de me permettre un premier vrai contact. Celle-ci montre d’abord un peu de résistance et d’inquiétude, mais se détend rapidement quand elle comprend qu’elle n’aura finalement à endurer que quelques gratouilles.
Elle semble même faire des jalouses, vu que dès qu’on rouvre la porte pour la faire sortir toutes les autres veulent s’engouffrer dedans !

Le Shiatsu sur lama

Puis nous nous rendons dans l’enclos des mâles où Charlène sélectionne celui qui lui semble être le plus enclin à servir de cobaye pour cette expérience. C’est donc Fire Dancer qui s’y collera.
Évidemment, ça peut se comprendre, celui-ci est d’abord un peu inquiet.

Je commence la séance de Shiatsu par le traditionnel effleurage de tout le corps. Pas de problème pour le cou, mais une réaction en arrivant sur l’antérieur qu’il retire rapidement. Tout va bien pour le dos, mais il se montre plus réactif au niveau du ventre et des postérieurs qu’il retire également.
Charlène explique cette réactivité par le fait que les prédateurs s’attaquent d’abord aux jambes et au ventre.

Évidemment j’y vois là une première contrainte : il sera compliqué d’utiliser les nombreux points essentiels situés sur les membres. Il faut donc s’attendre à devoir se passer des points de saisons, de tonification/dispersion, les points Gen (source), Xi (d’urgence), Luo, Ting, etc.
Mais peut-être qu’ils se montreraient moins réactifs à des pressions localisées sur des points précis. Autrement le moxa pourrait également peut-être permettre de faire le travail, même si ce n’est pas aussi pratique. Je garde l’idée sous le coude…

C’est parti pour le Shiatsu à proprement parler. Il va de soi que si j’arrive à travailler sur l’animal, je le ferai en transposant sur lui les méridiens tels que je les connais chez le cheval. Mais je ne vois pas de raison que ça ne corresponde pas à la réalité chez le lama.

J’attaque donc le début du protocole à proprement parler par les pressions classiques sur le rachis et les premières branches du méridien Vessie. On sent que l’animal est encore inquiet. On note une légère réaction négative. Je me dis qu’il a peut-être des douleurs au niveau de certaines vertèbres. Les rotations et la pression sur Bai Hui semblent par contre plutôt appréciées.

Les pressions des paumes sur le second trajet Vessie ne passent pas trop mal, même si Charlène sent l’animal toujours tendu. Par contre les pressions des doigts sur les points Shu dorsaux du deuxième trajet Vessie semblent plus gênantes. Les observations seront similaires de l’autre côté.
On pouvait difficilement s’attendre à autre chose, mais je note au passage – et ce, malgré l’épaisseur du poil – des différences de dureté d’un point Shu à l’autre, tout comme chez l’humain ou le cheval. Ceux-ci devraient donc sûrement pouvoir servir pour le bilan énergétique et pour rééquilibrer indirectement les méridiens. Encore faut-il établir la correspondance points Shu-méridiens.

Je passe ensuite à la stimulation des méridiens de la partie haute des postérieurs. La réaction ne se fait pas attendre : il lève le postérieur puis s’écarte. Apparemment c’est également une zone à ne pas trop stimuler… Pourtant la zone du trajet du méridien Estomac au niveau du grasset est bien bien creuse et ça ne lui ferait pas de mal !

Pour l’instant l’animal ne s’est toujours pas détendu…
Il faut se rendre à l’évidence, il ne semble pas apprécier les pressions.
Je décide donc d’essayer de stimuler les deux branches Vessie à l’aide de simples caresses légèrement appuyées. Au bout de quelques secondes, Charlène observe enfin que l’animal se détend. Il accepte les caresses de cette zone des deux côtés et semble réellement apprécier tout le temps que j’y passe.

Shiatsu sur lama

Du côté droit, les caresses des méridiens du haut du postérieur sont également acceptées.
Par contre impossible de faire de même à gauche, ne serait-ce qu’en effleurant ; quelque chose le fait sûrement souffrir.

Cependant Charlène observera au final une reprise d’état notable au niveau du creux du grasset gauche. Zone que je n’ai pourtant pas pu stimuler directement. Mais le travail sur Estomac, du côté opposé, et Vessie – qui est en lien avec tous les autres méridiens – a rapidement rétabli la circulation de l’énergie au niveau du grasset gauche.

Je ne tenterai rien de plus aujourd’hui. On en a déjà beaucoup demandé à Fire Dancer qui s’est montré plutôt conciliant.

Conclusion

Pour cette première fois je me suis contenté de stimuler des trajets de méridiens (en transposant ceux du cheval) et d’observer les réactions du lama.
L’expérience réalisée aujourd’hui me laisse penser qu’ils sont bien plus sensibles que les chevaux. Et je ne pense pas qu’il s’agisse uniquement de crainte. Ils n’ont pas l’air d’apprécier des masses les pressions, même légères, et préfèrent les « caresses ». Par contre sur les zones a priori plus sensibles ils fuient ou réagissent, même avec de simples caresses, là où le cheval se laisserait beaucoup plus caresser.

Je tiens à remercier Charlène Periolat pour son accueil, sa disponibilité et pour avoir partagé avec moi sa passion.
Un grand merci également à Fire Dancer, pour sa patience et sa coopération.
Enfin, toute ma reconnaissance à mon amie Letitia, qui m’a encore une fois mis sur la voie ! 😉

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